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Accor : Que vaut une entreprise virtuelle ? Rien !

Comme un ver de terre, le groupe Accor souhaite se couper en deux et voir ses deux entités survivre et prospérer de façon autonome. Dès à présent, les prophètes alchimistes prévoient une action Accor passant de 37 € à 40 € + 36 € ou un schéma similaire. Mais est-ce bien réaliste ?
Loin du terreau de sa création, il y a 30 ans, avec la fusion des valeurs et des propriétés des groupes Novotel et Jacques Borel International (Sofitel, Générale de Restauration, Ticket Restaurant
), le soutien du capital de l’entreprise par des valeurs immobilières est aujourd’hui abandonné en faveur de titres « papier ».
D’un côté ou de l’autre, que vaut une collection de paperasse ?
Aujourd’hui, majoritairement, un hôtel du groupe Accor, ce n’est plus un immeuble. C’est un porte-feuille virtuel, un contrat de location, de franchise ou de gestion et diverses sous-traitances. Les murs et le sol appartiennent à des tiers. Parfois, non seulement la marque de l’hôtel mais les activités intérieures sont cédées à des tiers franchisés (marque, restaurants, fitness, coiffure, location de vélos
) Il n’y a plus de valeur « réelle » d’un hôtel, comme dans le jeu de Monopoly.
A l’époque, pour financer ces biens, il y avait la trésorerie générée par les Tickets-Restaurants et autres Chèques Emploi-Services maintenant regroupés dans Accor Services. Cette filiale produit toujours des avances de trésorerie, très largement grâce aux exonérations de cotisations sociales. Le succès des titres ne dépend pas du groupe mais du niveau des subventions octroyées par l’état français. Aujourd’hui, cette filiale vend des titres exonérés de cotisations sociales à des classes imposables qui auraient pu en payer, pour rémunérer des salariés dont les cotisations sociales sont ristournées à leurs employeurs grâce à la loi Fillon. Quel serait l’avenir de ces titres vendus au prix réel ?
On aura donc d’un côté :
– une filiale d’hôtellerie dont la valeur du poids du papier ne pourra jamais rembourser ses dettes, et de l’autre,
– une filiale de services qui dépend d’une politique aléatoire de l’état français.
Valeur de l’ensemble : 0  !
Dans ce modèle, les objectifs économiques et sociaux ne peuvent plus se réconcilier. Les actionnaires du groupe Accor déclarent la guerre à ceux qui étaient, jusqu’à présent, ses partenaires sociaux.
Ces investisseurs minoritaires spoliés, n’ont-ils rien appris des récentes crises ? Les « traders » tentent de créer une bulle spéculative autour du groupe Accor au détriment de ses salariés français (qui ont fait sa richesse) entravant leur consommation et leurs retraites. Faut-il encore un « krach » pour leur apprendre ?
Et si les travailleurs se rendaient compte que ces décisions représentaient la différence entre le maintien de leurs régimes de retraite actuels et leur vidage au profit des actionnaires des grands groupes, les investisseurs comme Colony, etc. ?
Notre syndicat s’étonne qu’un gouvernement français, quelle que soit sa tendance, puisse approuver par son silence, un tel projet au détriment du citoyen et du salarié français, au profit de l’investisseur international.
Nous sommes à la disposition des actionnaires/spéculateurs majoritaires/minoritaires du groupe Accor, ayant une conscience sociale pour développer des solutions équitables et alternatives. Il y en a-t-il pour relever le gant ?