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Avenance Enseignement : 5 jours de mise à pied parce que ses collègues offrent un repas à sa fille

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Comme bon nombre de ses collègues victimes des petits salaires, les temps partiels imposés et les contrats intermittents payés 8 mois sur 12, une salariée tombe dans le surendettement. Tout comme ses collègues dans la même situation, elle a honte d’en parler et prend le risque de faire prendre un repas à sa fille, 10 ans, dans le restaurant scolaire où elle travaille. Pris sur le fait, la direction lui inflige une sanction de 5 jours de mise à pied. C’était la première fois, il y a un an. Elle n’ose en parler à personne.
Honnête, elle tente d’assainir sa situation financière et conclut notamment un accord avec la municipalité pour résorber des arriérés de cantine.
Le 25 avril dernier, sa fille passe à son travail la chercher ne sachant pas que sa mère avait été hospitalisée d’urgence. Ses collègues l’en informent, la consolent et lui proposent de manger avec eux.
Constaté par un responsable hiérarchique de passage, la maman est convoquée à sa sortie d’hôpital et se voit à nouveau infliger une mise à pied de cinq jours. Gaffe d’un petit chef ou vengeance délibérée d’une entreprise contre une femme, révoltée, qui est devenue déléguée du personnel ? Une intervention des délégués syndicaux en sa faveur s’est soldée par une proposition de révision de la sanction en
licenciement !
Ce n’est certes pas la quantité de nourriture ni son coût qui pose problème à la filiale du groupe Elior. La multinationale française se vante de gérer 12 642 restaurants, 3 milliards d’euros de chiffre d’affaire et 2,6 millions de clients quotidiennement.
Avenance Enseignement sert 725 000 élèves dans 4 000 points de distribution. Une bonne partie de cette nourriture est jetée. « La gamelle » (la possibilité pour les salariés de partager les restes) est interdite depuis longtemps sous prétexte « d’abus généralisés ».
Décidément, lorsqu’Avenance évoque la diététique, l’importance de la composition des repas, c’est uniquement pour impressionner ses « clients-décideurs » et rassurer les parents d’élèves. En interne, ses salariés et leurs enfants peuvent connaître la faim et en souffrir. Ce problème-là ne serait pas celui d’Avenance !