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Casinos : la CFDT contrarie les projets patronaux !

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Il y a une dizaine d’années, les casinos de notre pays s’adressaient à une clientèle d’élite. Des gens ayant de l’argent à jouer ! Nos adhérents racontaient des histoires de princes, d’émirs et de grands patrons ayant laissé des millions de francs sur la table en une nuit.
Les casinos déployaient des services de limousines, des « navettes gratuites » de luxe entre les palaces et les établissements de nuit à la décoration bourgeoise et à la moquette épaisse. On y organisait des tombolas avec des voitures de luxe en premier prix, rien que pour attirer le chaland.
Les salariés étaient parmi les mieux respectés et les plus rémunérés du secteur professionnel. Une juste récompense des contraintes : travail de nuit, vérifications des R.G., poches cousues, amabilité à toute épreuve
un maillon essentiel de la chaîne commerciale.
Mais les employeurs sont devenus trop gourmands ! Ils ont voulu « démocratiser » les casinos
Aligner des machines à sous et des bars style « café du commerce » à côté des salles feutrées de jeux de table.
Les craintes des adhérents CFDT se sont avérées. Les clients fortunés n’ont pas voulu côtoyer « monsieur tout le monde ». Ils ont trouvé d’autres lieux de villégiature.
Résultat : les salaires des personnels de jeux se sont effondrés. Désormais basés sur des minima garantis, ils évoluent péniblement au rythme de l’inflation.
Les machines à sous ne rapportent plus aux patrons les bénéfices escomptés. Difficile, selon eux, d’améliorer les gains des salariés qui, grâce à leur SMIC d’embauche, progressent plus vite que l’inflation. Voyons !
En signant un accord de branche imposant une augmentation minimale de salaire de 2% en 2007 pour les salariés des casinos, la CFDT est insatisfaite de son action. Mais elle vient de contrarier les projets patronaux. Avec un effet rétroactif au 1er janvier 2007, celui-ci impose aux employeurs au minimum la compensation de la hausse du coût de la vie.
Surtout
il impose aux employeurs le respect du dialogue social. Car, sans signature, non seulement les employeurs auraient pu appliquer 0%, ils auraient pu se soustraire de toute discussion concernant l’avenir de la profession.
Avenir qu’ils affichent haut et fort. Sous forme d’une « démocratisation » encore plus forte… Même plus besoin pour le joueur de se déplacer pour tirer le seul bras du bandit manchot ! Internet élimine la nécessité d’acheter des machines et de payer des employés. Les employeurs peuvent taper directement dans le RMI de leurs abonnés grâce aux cartes bancaires et briser, un de leurs vieux rêves, le monopole du PMU !
Restent quelques obstacles législatifs pour y parvenir mais certaines sources suggèrent que l’amitié entre certains « copains du jogging » et le Président de la République, Nicolas Sarkozy, pourrait bien y venir à bout (par exemple, Dominique Desseigne, propriétaire du Fouquet’s sur les Champs-Elysées où il avait fêté son élection et dirigeant du groupe Lucien Barrière).
La CFDT sera au coin du chemin !
Sources : 1 2