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Corée : On ferme l’hôtel pour virer le syndicat

Appel à la solidarité internationale
La Fédération Coréenne des employés des services (KFSU), affilié à l’UITA, fait appel au soutien international dans un conflit qui l’oppose à l’Hôtel Riviera Yuseong où les propriétaires cherchent purement et simplement à se débarrasser du syndicat. Ses membres se battent depuis août de l’année dernière contre une fermeture arbitraire de l’établissement. Démontrée frauduleuse par le syndicat car reposant sur la seule motivation de casser leur organisation, la justice a donné raison par deux fois au syndicat. La direction fait la sourde oreille ! Ces employés ont besoin de votre aide

Manifestation devant l'hôtel Riviera (Corée)

29 août 2005 : Manifestation devant l’hôtel Riviera réclamant sa réouverture et la réintégration des salariés.

Cet hôtel de luxe comportant 174 chambres et un centre de conférences est le plus grand hôtel de la province de Chungnam qui recouvre le centre du pays, a été acheté en 2001 par groupe Shinan. Une subvention de la moitié du prix d’achat lui a été accordée sur fonds publics sous prétexte de promotion touristique et du développement économique de la province. Le nouveau propriétaire a immédiatement tenté d’affaiblir le syndicat en attribuant à ses membres des tâches punitives et en licenciant ses militants. En 2003, la direction a provoqué une grève afin de mettre à pied les grèvistes (lockout). L’accord d’entreprise a été revu en leur absence afin d’exclure des clauses garantissant le droit syndical. Le syndicat a répondu par une grève qui a duré 127 jours ; mouvement qui a pris fin par la médiation des autorités gouvernementales.
Mais le protocole de fin de grève n’a jamais été respecté. En juin 2004, la direction a menacé de fermer l’hôtel si le syndicat ne prononçait pas sa dissolution. La 1er août, la compagnie a envoyé des lettres de licenciement à tous les membres du syndicat. Les discussions tripartites avec le gouvernement ont échoué devant l’insistance de la l’hôtel de remplacer le syndicat par un « conseil d’entreprise ». Le 31 août, l’hôtel a annoncé sa fermeture.
Le syndicat a résisté en organisant diverses manifestations localement et à Seoul devant le siege social du groupe Shinan. L’hôtel a été occupé de nuit afin d’éviter les déménagements de matériels. Le syndicat a également porté plainte à l’encontre du groupe auprès du Conseil des Relations du Travail démontrant que le motif économique évoqué reposait sur le démantèlement du syndicat. Le groupe Shinan n’a fait aucun effort de vendre ou de louer la propriété.
En novembre 2004, le Conseil des Relations du Travail a donné raison au syndicat, décidant que la fermeture de l’hôtel était frauduleuse et tous les licenciements illicites. Le jugement nécessitait la réintégration de tous les membres du syndicat et la résomption de l’activité économique de l’hôtel. La compagnie a fait appel à cette décision et a, à nouveau, perdu.
Les décisions de ce Conseil sont cependant difficiles à mettre en œuvre. Le syndicat se bat non seulement pour la réintégration de ses membres et du redémarrage de l’hôtel, importants pour l’emploi local. Il tente également de créer un précédent qui éviterait de futurs conflits basés sur l’hostilité des employeurs à l’égard des syndicats et du dialogue social.
Au cours de ce long conflit, le secrétariat de l’UITA a écrit aux différentes instances leur demandant de faire appliquer le droit et de défendre le droit d’organisation des travailleurs.
Le syndicat demande maintenant que des messages soient envoyés au Ministre du Travail et de l’Emploi du Corée demandant à ce qu’il mette fin à ce conflit en ordonnant l’application des décisions du Conseil des Relations du Travail.
Aucun employeur ne devrait pouvoir échapper à ses obligations en fermant son établissement !
Vous pouvez envoyer un message de solidarité (en anglais) réclamant la réintégration et le paiement des arriérés de salaires des personnes licenciées en cliquant ici. Il sera envoyé au Ministre Coréen du Travail et de l’Emploi avec copies à l’UITA et au syndicat local. Merci d’avance de votre geste.
Source : UITA