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Exerçant un anti-syndicalisme primaire, le groupe Hilton attire les foudres aux Etats Unis

Alors qu’une campagne syndicale UNITE HERE soulève les salariés des hôtels sur tout le continent nord américain, le groupe Hilton se couche dans de sales draps en refusant à ses personnels le droit de se syndiquer et de s’exprimer !
Le Sénat de l’état de Californie a assigné le groupe Hilton devant sa commission de l’emploi et des relations industrielles suite à des plaintes de la part des salaries de leurs mauvaises conditions de travail, de rémunération et de discrimination vis-à-vis des immigrés.
Le 11 mai dernier, 75 salariés du Hilton de l’aéroport de Los Angeles ont été mis à pied après avoir fait part de leur mécontentement à la direction à propos d’une procédure de sanction entamée par l’hôtel à l’égard d’un de leurs délégués, Sergio Reyes.
Celui-ci s’est vu infliger une sanction suite à un rapport d’un « client mystère » employé par Hilton pour émettre des remarques sur la propreté, le service det le personnel des hôtels.
La direction a poussé sa provocation jusqu’à le licencier sur le champ.
Le mois dernier, la Commission Nationale des Relations Industrielles a porté plainte à l’encontre de la direction de l’Hôtel Hilton Glendale accusé d’avoir menacé et interrogé le personnel à propos d’une campagne de syndicalisation organisée par UNITE HERE.
Le mouvement de soutien aux salariés des Hilton commence à s’étendre sur les zones bordant l’aéroport et les hôtels des « freeways » (autoroutes) allant à San Diego.
Le Maire de Los Angeles, Antonio Villaraigosa, et diverses personnalités locales, acteurs, etc. soutiennent le mouvement des salariés Hilton et prennent publiquement position en leur faveur. Vendredi dernier, une conseillère municipale, Janice Hahn, a mené une délégation d’une centaine de salariés mis à pied à leurs hôtels afin de faire entendre leurs protestations. Prise à partie par des vigiles, elle a porté plainte pour agression.
Le groupe Hilton attise dangereusement les tensions raciales déjà exacerbées aux Etats-Unis suite à de récentes lois. Accusé de maintenir les salariés issus des minorités au seuil de pauvreté, il joue la victime en prétextant que le syndicat Unite Here cherche à l’utiliser comme bouc émissaire dans une campagne illégale de syndicalisation.
La situation au sein du groupe est telle que le 24 mai, les actionnaires réunis à l’assemblée générale, ont voté à 68% une motion de défiance à l’égard du Conseil d’Administration. Le but de cette motion : signifier au Conseil d’Administration qu’il doit cesser de soutenir les actions des équipes de direction du groupe et remettre les directives des actionnaires au premier plan.
En réalité, UNITE HERE mène une campagne de syndicalisation des salariés des hôtels dans toutes les grandes villes des Etats-Unis. Le syndicat veut faire coïncider les négociations salariales et des conventions collectives dans toutes les chaînes de manière à concentrer sa puissance de négociation.
De ce fait, journaux et organismes nationaux s’intéressent aux conditions de travail dans les hôtels. Le New York Times, par exemple, vient de publier un rapport accablant sur les conditions de travail des femmes de chambres dans les grands hôtels. Des universitaires commencent à comparer le coût des accidents du travail et des maladies professionnelles à l’absence d’investissements des hôteliers dans des équipements ergonomiques et sûrs.
A san Francisco, 14 hôtels sont toujours engagés dans un conflit avec leurs personnels depuis plus de 6 mois. Parmi ceux-ci, de grands noms : Hilton San Francisco, Four Seasons, Fairmont, Sheraton Palace, Omni Hotel, Grand Hyatt Union Square et Westin St. Francis. A New York, à Boston, des conflits ponctuels éclatent.
Les premières négociations nationales débuteront la semaine prochaine sur la côte est, avec le groupe Starwood pour les personnels des hôtels Sheraton.
UNITE HERE a mis en ligne un site internet (en anglais, bien sûr) où vous pouvez suivre cette campagne « Hotel Workers Rising » – un jeu de mots sur le thème du soulèvement des travailleurs des hôtels – avec le slogan « lifting one another above the poverty line » – hissons nous au-dessus du seuil de pauvreté.