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Le contrat de croissance signé le 17 mai 2006 dans le secteur des HCR ne va rien arranger à la pénurie de main d’œuvre.

La Fédération des Services CFDT ne voit de « croissance » dans le contrat signé entre l’Etat et les organisations patronales du secteur des HCR que les heures supplémentaires et des contrats précaires. Rien de concret sur de l’emploi durable pour sortir de la pénurie de main d’œuvre.
Alors que le secteur est « numéro un » du travail illégal avec le bâtiment, aucun engagement de baisse chiffré n’a été annoncé dans ce domaine. Bizarre pour contrôler, non ?
L’accroissement de contrats saisonniers et d’extra, qui pourtant sont les premières victimes de ce travail illégal est lui acté, à n’y rien comprendre.
Le contrat stipule que les engagements côté employeurs sont :
– Une négociation salariale avant fin 2006.
– La création de 40 000 emplois en un an.
Côté des organisations syndicales, la CFDT n’a jamais été consultée sur ces engagements ni sur le plan d’ailleurs.
Pourtant un accord salaire signé en décembre 2005 est toujours bloqué au Ministère de l’emploi et dans le même temps les employeurs s’engagent à négocier. Négocier est déjà une obligation annuelle mais aboutir à un accord ne l’est pas. Les négociations sans obligation d’aboutir sont un gain de temps pour tous ceux qui voient d’un mauvais œil l’extension de l’accord salaires de décembre avant la saison estivale qui devrait faire augmenter tous les salaires de la profession.
Quand on regarde de plus près l’engagement sur la création d’emplois, il y a là encore de quoi sourire et ironiser. Si l’on prend les chiffres de l’emploi actuellement dans le secteur des HCR, il y en a plus de 600 000 équivalents temps plein selon l’INSEE et un peu plus de 450 000 selon le Ministère de l’emploi. Si l’on prend les chiffres de l’emploi comprenant les saisonniers et tous les contrats temps partiels, on peut estimer à environ 800 000 salariés le chiffre réel.
Comment contrôler et par qui s’il va y avoir création d’emplois. Quelle base de données va servir au contrôle, si contrôle il devait y avoir.
De plus, le contrat ne stipule pas quels types d’emploi vont être créés. Des contrats précaires encore ou de vrai CDI ?
Mais qui connaît aujourd’hui la situation réelle sur l’emploi dans ce secteur ? La CFDT demande depuis plus de deux ans qu’un contrat d’étude prospective soit mis en œuvre dans le secteur au niveau de la branche pour justement connaître la réalité des entreprises. Nous demandons également qu’une réelle GPEC (gestion prévisionnelle des emplois) soit mise en place dans les régions, au plus prés du terrain, par l’intermédiaire de commissions paritaires territoriales professionnelles qu’il faut créer, mais rien de tout cela.
Ce contrat n’est en réalité qu’une nouvelle aide déguisée pour ce secteur sans réelle contrepartie exigée puisque de toute façon il sera impossible d’en contrôler son suivi.
Si le gouvernement croit que les jeunes attendent des contrats précaires comme saisonniers ou en extra, c’est faire le constat que les dernières manifestations sur le CPE n’ont pas servi à en tirer les leçons.
Communiqué de presse de la Fédération des Services CFDT daté de ce jour.